À une époque où les quotidiens luxembourgeois contenaient, pour des raisons techniques et économiques, encore peu de photos, où la télévision n’existait pas encore et où même des projections d’actualités nationales dans les cinémas n’étaient pas rentables, Jules Klensch, qui dirigeait l’agence Publicitas et avait publié divers annuaires et répertoires d’adresses, fonda en 1924 ‘L’Illustré luxembourgeois. Luxemburger Illustrierte’.
Le journal illustré parut d’abord tous les vendredis sur huit pages puis, à partir de 1928, tous les 15 jours sur seize pages au format de 30,5 x 23 cm. Il misait sur ses illustrations : portraits de notables locaux, photos de fêtes populaires, gravures représentant des vues anciennes de la ville et images d’évènements internationaux survenus au cours des semaines précédentes. De banales histoires locales alternaient avec des photos osées de Miss Luxembourg en maillot de bain et les portraits de tous les députés fraîchement élus. Pour remplir les espaces entre les photos, le texte se limitait souvent à de brèves introductions, des légendes et un récit qui s’étendait sur plusieurs pages. C’étaient manifestement les photos disponibles qui déterminaient le choix des sujets. Du point de vue d’un patriotisme conservateur, l’illustré se disait apolitique. L’abonnement trimestriel coûtait 8,25 francs. L’imprimerie M. Huss de Luxembourg essayait constamment d’améliorer sa technique d’impression et partant, la reproduction des photos. Le magazine fut publié au moins jusqu’en 1930.
Tiré de : Hilgert, Romain : Les journaux au Luxembourg, 1704-2004. Luxembourg : Service information et presse, 2004, p. 187.